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Fatou au pays des magouilles. ( nouvelle).

 

 

 

FATOU au pays des magouilles.

 

 

Le Paradis n'est pas forcément là où on pense….

 

Il était une fois, dans un minuscule village d'Afrique, perdu au fond de la brousse, une petite fille prénommée Fatou. Dès son plus jeune âge, elle dégageait une telle joie de vivre que tout le monde l'adorait. Exubérante, serviable et disponible, elle ne manquait pas la moindre occasion de rendre service. Ce qui fit dire à Sidi, l'imam du hameau, qu'elle était promise à un fabuleux destin.

Les parents de Fatou, dont elle faisait la fierté, moururent, victimes d'une épidémie de dysenterie qui emporta la moitié du village, alors qu'elle atteignait ses quinze ans.

Fille unique, elle se retrouva seule, sans famille. Juste un oncle qui habitait un pays lointain et qu'elle ne connaissait pas.

Orpheline, elle continua de vivre dans la case familiale, objet de toutes les attentions du voisinage qui la prit en charge et elle ne manquait de rien.

Elle passait le plus clair de son temps dans la forêt où elle ramassait des fruits et cueillait des fleurs qu'elle mettait en bouquets avant de les offrir à ses voisines, les remerciant à sa mesure, de leur sollicitude à son égard.

Une année s'écoula et Fatou se transforma en ravissante jeune femme. Elle était splendide. Les gens du village, préoccupés par son avenir, furent soulagés quand le messager de la ville, apporta la lettre. Difficilement, l'imam parvint à déchiffrer le message qu'il lut à l'assemblée avant la prière du vendredi.

Un beau cadeau pour Fatou. Son oncle d'Amérique, Samory, lui envoyait un billet d'avion pour New York.

Elle ne savait pas si elle devait sauter de joie où pleurer de chagrin, oppressée par la peur de partir, de quitter se amis. Elle se souvenait des histoires que lui racontait sa mère ; Ces sauvages à la peau blanche qui avait décimé le pays de ses ancêtres, l'avait vidé de ses enfants en les enchaînant pour les emmener dans cette Amérique où ils étaient vendus comme des bêtes. Elle avait aussi ajouté, désolée, que les temps ont changé. Aujourd'hui, le noir n'attendait pas que l'on vienne le voler, il quémande lui même une condition d'esclave en  demandant une carte verte.

Il fallut une semaine pour convaincre Fatou du bienfait qu'Allah lui accordait et un beau matin d'été, elle se retrouva dans la grande barque qui descendait la rivière vers la Ville. C'était son premier voyage.

Elle découvrit la Ville, impressionnée par les bâtiments, par la foule qui grouillait dans les rues. Les yeux écarquillés comme des soucoupes, elle allait de surprises en surprises. Rêve où réalité ? Elle n'en savait rien et ne cherchait pas à savoir. Elle se laissait porter par la vie.

Sidi, qui l'accompagnait, essayait de lui expliquer le monde, elle n'y comprenait pas grand-chose.

Elle fut terrifiée quand il fallut monter dans l'avion, sous les regards amusés des hôtesses d'American Airlines. Une d'entre elles était noire de peau. Elle ne souriait pas.

Durant le vol, près de dix heures, elle n'arriva pas à s'éloigner du hublot, émerveillée par le ciel bleu et les nuages plus bas. Elle avait toujours vécu en dessous….

Retour sur terre. Les passagers qui se bousculent. L'hôtesse qui lui sourit enfin en lui prenant la main et qui la traîne dans un long couloir, qui s'arrête devant des hommes en uniforme bleus et leur remet des papiers qu'ils examinent attentivement, qui les rendent ensuite. Un grand hall. Un énorme brouhaha. Et un monsieur noir aux cheveux grisonnants, son oncle Samory. Elle se laissa embrasser. L'hôtesse repartit, sans un mot,  sourire de commisération aux lèvres.

Oncle Samory la conduisit vers une voiture dans la rue. Il se mit au volant et prit un objet parlant dans sa poche.

« C'est un GPS. Il aide à trouver son chemin. »

Elle ne comprenait toujours pas mais pensa : « peut-être que mon oncle peut trouver la route qui mène au paradis avec ça….. »

« Est-tu allée à l'école ? Sais-tu lire et écrire ? »

Il n'attendit même pas sa réponse et enchaîna :

« Ce n'est pas grave. Tu vas apprendre. »

Elle apprit. Depuis, Fatou a dévoré des centaines de livres. Sa beauté lui valut la convoitise d'un voisin africain, Abdou, qui la faisait rire et l'emmenait au cinéma. Elle accepta de l'épouser. Elle eut deux beaux enfants.

            Son mari partait travailler très tôt le matin. Elle lui préparait sa gamelle tous les jours et se consacrait ensuite à ses deux petits. Un soir, Abdou ne rentra pas. Il était tombé d'un échafaudage…

            Oncle Samory le suivit peu de temps après.

            Seule, désormais, Fatou vivait comme elle le pouvait. Se consacrant à ses enfants. Contrainte de travailler pour leur assurer un minimum de subsistance. Sans ressources car  Abdou n'avait aucune assurance et travaillait au black…..

            Tout allait bien, quand même. Elle ne se plaignait jamais et ne manquait pas de remercier Allah tous les soirs pour ses faveurs. Des enfants bien portants et un travail, alors que tant de gens manquaient de tout.

            Son destin bascula un matin de Mai. Le jour où elle prit la clé qui ouvrait la suite du troisième. Femme de ménage, elle était, femme violée, elle le devînt. Par le hasard d'une rencontre avec le grand méchant loup..

            Sidi lui avait prédit la notoriété. Il ne s'est pas trompé. Le monde entier connaît Fatou.

 

 

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Elle en avait assez de pleurer. Après tout se faire violenter par un vieux loup qui sent bon n'est pas si grave. Le Chaperon Rouge a connu pire. Elle a été mangée. Sa grand-mère aussi. Les cannibales ne vivent pas qu'en Afrique…  Ce qui était un peu dur à avaler, c'est sa peau fripée, sinon l'acte ne lui restait pas en travers de la gorge. Elle l'avait craché.

Elle pleurait surtout pour son enfance, pour ces souvenirs qu'elle retrouvait dans le coffre-fort fracturé de sa mémoire dont elle pensait le code perdu à jamais. Des images qui tournaient en boucle dans sa tête.

La petite fille exubérante qui courait dans la brousse, qui regardait le soleil se coucher derrière les montagnes, appuyée contre sa maman, une maman qu'elle adorait, qui le lui rendait bien. Une maman en larmes, qui lui servit de siège pour maintenir ses jambes écartées et la serrait très fort quand il fallut l'exciser pour qu'elle soit une bonne fille ; la première fois qu'elle croisa une louve : sous la forme d'une vielle sorcière édentée qui récitait des prières et puait de la bouche. Elle s'était évanouie quand elle la toucha. La douleur était trop forte. Elle en souffrit beaucoup mais maman était là.

Elle était partie depuis longtemps quand une nuit, Sidi poussa la tôle qui fermait l'entrée de la case familiale qu'elle fermait car elle craignait les serpents. Il avait une écuelle à la main, une soupe aux crabes. Il lui offrait à manger ; il se fit payer en retour. Elle y perdit sa virginité mais pas sa candeur. Elle eut souvent droit à des petits plats…

Elle découvrit que l'amour pouvait aussi s'exprimer, seulement, ainsi.

A son arrivée dans le nouveau monde, elle s'efforça d'oublier et elle croyait y être parvenue. De moins en moins naïve, elle comprenait de mieux en mieux la vie. Il fallait gagner de l'argent pour pouvoir le dépenser. Payer le loyer, la nourriture, les vêtements. Elle apprit le confort : se laver à l'eau courante avec du savon, s'éclairer à la lumière électrique, la télévision, le frigidaire, tout cela a un prix. Pas de rivière, plus de lampe à pétrole ni de feux de bois, tout se monnaye. 

Avec son oncle, elle connut sans pression le crédit et les traites. Son restaurant rapportait suffisamment pour que sa nièce ne manque de rien. Il continua à l'aider même après son mariage. Elle le remerciait en entretenant sa maison, en lui tenant compagnie dans ses moments de solitude. Elle répondait à sa générosité par de chaleureuses marques d'affection, tellement chaleureuses qu'il n'y résistait pas et en redemandait.

Abdou, son mari, se préoccupait plutôt de ses paris ; Il savait que c'était la seule façon, pour lui, d'espérer une vie meilleure. Quoiqu'elle aurait préféré une assurance vie…

Ce qui aurait pu s'avérer judicieux après la malencontreuse mais définitive chute de son compagnon.

Grâce à l'oncle Samory, elle surmonta l'épreuve avec beaucoup de dignité. Plus d'attentions envers le vieil homme aussi. Des excès qui le conduisirent à un infarctus fatal. Les pilules bleues y contribuant pour une large part….

Pas d'héritage, faute de documents prouvant la filiation. En Afrique, la filiation se transmet par voie orale…Euh..

Plus de mari, plus d'oncle, deux enfants et des charges. Tout pour être malheureuse sauf si elle tenait compte de ce que la vie lui a appris.

L'effort, le travail dans ce qu'elle a toujours su faire : le ménage. Le plus vieux métier du monde pour une femme ; bien avant l'autre…

Elle s'y attela. Elle s'inscrivit dans une agence de nettoyage et commença une carrière d'agent d'entretien. D'abord dans des bouis-bouis, des hôtels de passe puis de grands hôtels. Toujours avec abnégation. Après son passage, la poussière, les tâches sur les tapis disparaissaient comme par enchantement, Attila de la propreté. Sa réputation dépassa les frontières de l'agence  qui l'employait. Elle reçut une offre d'un palace à laquelle elle répondit favorablement. Fée du logis, plutôt du deuxième étage, l'évolution de sa carrière la satisfaisait moyennement. Son bulletin de salaire ne suivait pas. Sa candeur non plus…

Plus avisée, toujours pauvre, elle se décida un matin à s'investir dans l'autre métier. Des bouches à nourrir sont souvent prétexte à dépassement. Elle avait toujours payé les services qu'on lui rendait et les hommes appréciaient, elle décida de leur rendre service pour qu'ils la payent en argent et elle appréciait. Deux métiers qui n'en faisaient qu'un, l'entretien.

Joignant l'utile au désagréable, elle parvint à améliorer son ordinaire. Ses enfants ne manquaient de rien. Elle pouvait même envoyer de l'argent aux gens du village et aux amis détenus à Attica. Devenue une redoutable femme d'affaires, la femme de ménage ne pouvait accepter l'escroquerie, elle essaya de confondre le goujat du troisième. Elle avait fait sien l'adage «  toute peine mérite salaire », elle comprend aujourd'hui « le pot de terre contre le pot de fer. ». Qu'importe, SIDI avait raison, elle est célèbre dans le monde entier.

 

 

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Presque autant que Norma Jean et son JFK, plus que Monica et  son WJC, Ruby et son SB, elle a eu droit à son président. Un loup aussi rare que puissant… Grâce à lui, on mange encore du riz dans le Sahel et… à Athènes.

Elle a mis le doigt (euh..) dans un engrenage qui la dépassait. En remplaçant Barbara au troisième, elle ne pensait pas provoquer un tel effet papillon. Comment une insignifiante bonne à tout faire pouvait bouleverser le monde et sa finance? L'establishment politique d'un pays?

Ses capacités intellectuelles, encore en friche, ne lui permettaient pas de comprendre. Ce qui devait être un échange de bons procédés devient un événement planétaire par la

faute d'un loup pingre qui refuse de payer pour service rendu. Il lui fallait réagir, elle l'a fait. Qu'importe la manière, pourvu qu'elle ait l'argent…Les deniers du cul…

             La petite africaine naïve et ingénue avait mué. De la chrysalide sortait une femme cupide et bien décidée à exploiter l'ampleur du phénomène.  Des agressions sexuelles ? Elle en avait subies comme presque toutes les femmes dans le monde (?!). Sans se plaindre, juste en se lavant après et pansant ses plaies. Obtenir réparation sans étaler sa vie sur la place publique relevait de la gageure. Quasiment impensable en Afrique. S'attirer l'opprobre et vivre dans la honte, trop peu pour elle.

            Ce n'est plus le cas. En Amérique les vieux loups n'ont plus de mordant mais ils ont l'argent. Même inculte, son cerveau admet qu'entre sa réputation et la manne qui se profile, le choix est facile.

            Ses yeux s'humidifient une nouvelle fois. On l'oubliera à longueur de temps. Le monde ne retiendra que les frasques du loup. Les anciennes et celles qui s'annoncent. Mais elle?  Elle. Pourra t-elle oublier?

            Souffrance de la femme violentée. Traumatisme de la femme excisée. Douleurs de l'enfantement. Une banale vie de femme….de ménage !

            Mais le destin n'en avait pas fini avec elle.

Sidi l'avait déflorée. Elle avait cru que  cette première étreinte lui ouvrirait les portes du paradis, il le lui avait promis et prouvé par ses râles mystiques à un certain moment. Elle n'avait rien ressenti de particulier et culpabilisa : Peut-être n'était-elle pas assez pure pour éprouver la félicité ? Il affirma que cela viendrait par la pratique et par le secret qui doit l'entourer…Lui atteignait le paradis à chaque fois. C'est vrai qu'il priait beaucoup aussi.

Elle ne savait plus quoi penser aujourd'hui. Ces rapports charnels ne l'avaient pas trop marqué à l'époque. Hymen perdu, foi retrouvée. Il y avait pire ; Le paludisme qui frappait Chengal, le village d'à coté ; la famine qui tuait les enfants de Kindya, l'épidémie qui s'installait dans son village et dont souffrait Sidi. Il riait en l'évoquant, disant que c'était sa femelle car la maladie s'appelle Sida. Elle apprit, il y a deux ans  qu'il en est mort. Elle a prié Dieu de l'accueillir dans son vaste jardin.

Elle n'a jamais connu l'extase par l'acte sexuel,  l'initiation castratrice imposée dans son enfance l'en ayant privé. Elle se demande si ce deuxième abus n'est pas le signe que son bonheur doit être humain, donc matériel…

Elle évacue son angoisse, convaincue du bien fondé de sa démarche. Bientôt une nouvelle console pour son Mamad, une Barbie pour Kheira, enfin l'opulence…

Au-delà de tout ça, l'aura qui commençait à l'entourer. Des juristes qui s'affairent autour d'elle, appâtés par un gain programmé. Des politiciens, appâtés par une cause synonyme de popularité. Bien plus, ces gens de couleur, ces opprimés qui prennent son parti sans rétribution attendue, Fatou sent monter en elle une fierté indicible, son humilité naturelle fond comme du chocolat sur la braise, de nouvelles aspirations exaltent sa vanité naissante et la portent. Pourquoi pas ? Il y a eu Angéla, il y aura Fatou.

Mise au secret, les répercussions de son affaire lui parviennent par ses gardiens,  par la télévision aussi. Un officier de police lui a même fait part d'une proposition d'une agence de publicité à laquelle elle promit de réfléchir. Elle la refusa le lendemain. Représenter des préservatifs lui paraissait indécent. Soubresaut d'une déliquescente dignité.

Elle doit faire face à des sollicitations qui tournent dans sa tête et bousculent ses croyances. Quelques unes sont assez intéressantes : l'exclusivité de ses interviews, par exemple, contre des sommes dépassant son entendement. Son avocat l'a mise en garde, il fallait attendre la fin du procès.

Comment retrouver l'humilité quand « Life » et « « play-boy » renchérissent sur la photo d'une gamine aux seins nus et altiers prise, dans la savane, une époque plus tôt ? Comment résister à la couverture de ces magazines quand elle est proposée contre une confortable rétribution, le prix d'un appartement à Harlem ?

Eternel dilemme. Les valeurs ou les valeurs ? Curieux comme la morale et l'économie se définissent. Il fut un temps où le choix était clair. Quand le bien matériel est inaccessible, il est facile de se prévaloir de principes philosophiques. Quand il est palpable, ça se complique.

Au « fric ou l'Afrique », Fatou  oppose « Le fric et l'Afrique ». Certaines l'ont déjà fait avec succès. Stars fortunées à la une de « Vogue » paradant au milieu d'enfants mal nourris au Darfour ou en Somalie. Mandatées par l'UNICEF pour une image de marque ; en parallèle, payées, par des publicitaires, pour l'image d'une marque.

Parfois, la solitude a du bon. Elle permet l'introspection. On s'interroge, on se situe. L'Afrique, l'Amérique, le choc est violent. Une liasse de  billets verts n'a pas l'impact d'un bouquet de blettes : Il vous émeut, elle vous coupe le souffle. Au pays, on peut se nourrir de blettes ramassées dans les champs ; à New York, il faut passer en caisse à Mac Do… Mais on a le jouet du happy meal !  

D'ailleurs les billets sont de plus en plus rares. Elle sourit encore quand elle pense à sa réaction lorsque l'oncle en a retiré d'un distributeur. Un mur qui donne de l'argent! Elle croyait rêver. Avant de comprendre la manœuvre sournoise de la carte de crédit. A ses dépends, elle a appris l'endettement. Elle a vu des gens dans la rue, sans logis, expulsés de leurs maisons car ne pouvant payer les traites. Des larmes encore. Elle a maudit les banquiers et imploré le seigneur pour qu'il leur inflige les tourments qu'ils infligeaient aux pauvres malheureux. Il a peut-être exaucé ses vœux puisqu'elle en tenait un grand. Le plus grand, paraît-il.

C'est vrai que ce monde lui est inconnu. Elle ignorait qu'il y en avait de plus grands.

Elle s'aperçut, au bout d'une semaine, de l'inanité de ses souhaits. Ces gens là ne risquaient pas de se retrouver sur un trottoir. Son avocat le lui confirma, les média aussi.

            Personne n'y peut rien ; Les loups ont toujours existé. Seulement ils se font rares.

Un loup n'utilise pas un chèque ou une carte bleue pour payer ses factures. Il les règlent en signant. Son paraphe valant de l'or, il en use et en abuse. Depuis le lait maternel dispensé par une nourrice jusqu'au champagne versé dans une coupe en cristal par un serviteur anonyme, il est habitué dès la naissance à être servi. Sans vergogne mais sans malveillance, le loup ne quémande pas, il prend. C'est dans l'ordre naturel des choses.

Quand on côtoie un loup, ne serait-ce qu'un court instant, on ne craint plus les chiens. Ils sont nombreux à graviter autour d'elle ; à la renifler, bavant, la langue pendante ; A l'affût de la moindre croquette. Labradors reporters, bouledogues avocats, épagneuls policiers l'entourent de  tant de sollicitude que cela l'effraie. Ils avait trouvé un os à ronger. Que lui arrivera-t-il quand ils arriveront à la moelle?

La meute, une fois rassasiée, retournera dans les chenils pour digérer. Le loup réprimandé, ponctionné d'une bourse insignifiante conservera, quand-même, l'essentiel de ses attributs. Par atavisme, repartira en chasse. Comme le veut la nature.

 Elle ? elle retombera dans l'anonymat. Qui s'intéresse aux victimes de viol ? La justice ? Peut-être…le temps d'un procès. Le corps médical aussi. Les analyses l'ont rassurée. On risque moins d'une agression commise par un loup à New York que d'une relation consentie à Conakry…Sidi reste sa référence.

Engranger. Pensée vénale d'une femme forcée mais pas meurtrie. Les codes de la société américaines sont acquis. L' « American Way of Life », la dollar obsession, rythme sa journée. Condamnable cupidité? Pas du tout! Juste un apprentissage accéléré en vue d'une intégration réussie. Etre riche : le rêve de tous, palpable réalité pour elle ; comme l'affirme son nouvel avocat. Un chien-loup aux dents longues. A la lune qu'il promet, elle préfère un appartement à Brooklyn.

La peur du loup garou…..

           


10/07/2011
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