momospleen

mon chien

               Mon chien. Je l'adore. Il est tout ce qui me relie encore au monde. Mon compagnon, mon souffre-douleur, le sauf-conduit qui me préserve d'expulsion hors de la ville et qui me guide à travers les rues d'Avignon quand j'arrive à marcher, accroché à la laisse qu'il tire sans grande difficulté.

 

               Aussi efflanqué et famélique que moi, il connaît toutes les poubelles dignes d'intérêt et je l'y accompagne de bon cœur, soucieux, quand mon cerveau embrumé par l'alcool le permet, de le nourrir, de lui être utile.

 

               La nuit, sur mon carton, il me tient chaud en hiver et malgré les puces, je me serre contre lui, entre deux gorgées de vin, pour lutter contre le froid. En été, je le pousse à mes pieds car même si je pue aussi, je supporte mon odeur mais pas la sienne.

               Le seul reproche que je pourrais lui faire, c'est d'être gentil, un peu trop quand même et qu'il n'arrive pas à me défendre quand je sombre dans un coma éthylique. La dernière fois je me suis réveillé avec la mâchoire en sang, deux côtes cassées, étendu sur le trottoir. Il était là, gémissant et lapant mes joues.

 

               J' appris par la suite que j'avais été tabassé par une bande de loubards. Il n'a même pas aboyé, croyant à un jeu.

 

               Cependant je ne lui en veux pas trop car quand on est lâché par sa famille, ses amis, il faut apprendre à s'adapter à une vie de chien.



28/12/2010
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